Le collège Vogt

15 ans après les bancs…

Tu passes une journée difficile au boulot : entre une réunion qui t’a donné l’impression d’être un camerounais du Cameroun profond en plein Pékin et la douche froide que tu prends quand ton supérieur te fait porter le chapeau pour une bourde qu’il a commis, on peut dire que tu es gâté ! Et il n’est que 10h…

Alors tu cours rattraper un ptit dej’, quand tu tombes sur la seule vision qui pouvait te redonner le sourire quand ton estime de toi frôle les valeurs négatives. Ce n’est pas une jolie fille encore moins un billet violet, non juste un camarade d’il y a 15 ans.

Déjà quand tu l’as vu, tu as fait ton auto-checking à la vitesse de la lumière (euh oui les mecs aussi font ça get over it !)

Oui mais pas n’importe lequel de tes anciens camarades lui c’est LE camarade, celui qui ne se contentait pas seulement de passer inaperçu au collège, mais qui t’enfonçait délibérément dans les profondeurs de l’anonymat à coups d’intrigues, de remarques acerbes qui n’amusaient que sa clique et lui. En même temps sa clique c’était tout le reste de la classe ou presque, autant dire que tu étais en territoire ennemi dans un espace public.

Déjà quand tu l’as vu, tu as fait ton auto-checking à la vitesse de la lumière (euh oui les mecs aussi font ça get over it !) :

  • cravate bien nouée *check* ;
  • chaussure impec, lustrées on dirait deux miroirs à tes pieds *check* ;
  • costume et chemise sur mesure *check*. Tu te félicites encore d’avoir si bien accordé les couleurs là ce matin (au moins pendant toutes ces années sur le banc de touche des stars du collège tu as pu repenser ton style) ;
  • ventre bien rentré (le plus important à mon avis) *check*, pas d’effet yaourt qui déborde du pot. Ce checking est d’autant plus important que passé le cap de la trentaine garder un ventre plat devient un véritable exploit, on en a pas assez conscience.

Les 5 secondes qui suivent te servent à faire le checking de ton « vieux pote » en face :

  • Sur la tête les cheveux ont entamé…disons la migration retour ;
  • Le mec a cessé de grandir en longueur alors il a suffisamment grandi en largeur. Il aurait eu deux enfants entretemps j’ai ouïe dire. On a cependant oublié de me dire que c’est lui qui portait les grossesses…ou alors comme il jouait au basket à l’époque il a tout simplement avalé une balle, oui ça doit être ça ;
  • Le charisme d’antan a laissé place à une tête baissée, un regard fuyant, un dos vouté. Les épaules carrées d’autrefois ont laissé place à un porte manteau qui croule sous le poids du manteau qu’il aurait porté ces 15 dernières années.

Quand je décide d’arrêter mon scan (du moins de faire une pause tellement il y aurait à dire), je l’écoute enfin, il me raconte comment la vie a été injuste avec lui (au fond de toi tu cries K.A.R.M.A), comment les épreuves l’ont rendu sage (mieux vaut tard que jamais), ah la sagesse : un luxe pour les jeunes.

Écouter ce mec qui au sommet de sa « gloire » avait proclamé que c’était être faible que d’admettre que parfois les évènements de la vie nous affectent profondément et durablement.

Que dans ces cas là il est tout à fait normal de se laisser aller, de se plaindre et même de pleurer ; alors l’écouter admettre que les épreuves ont fait de lui ce qu’il est aujourd’hui sonnait dans mes oreilles comme un aveu, oui il avouait qu’il était devenu UN FAIBLE lui aussi.

La morale de cette histoire est la suivante : la vie est une course sur la longueur, peu importe si tu es populaire ou pas au secondaire ou au primaire. Sur ton chemin il y’en aura toujours pour te rabaisser, parce que ça leur donne l’impression qu’ils valent mieux que toi. À titre de rappel les gens populaires ne changent pas le monde (il y a quelques rares exceptions bien entendu et j’insiste sur le rare), on les oublie vite quand ils sont partis. Des gens comme Oprah WINFREY, Bill GATES, Steve JOBS et même Albert EINSTEIN n’étaient surement pas les mieux cotés au secondaire mais la simple évocation de leurs noms ne laisse personne indifférent aujourd’hui ce sont de vraies institutions. Voilà le genre de personne qu’il faut être à mon avis, parce qu’au final ce qui compte c’est le « outcome » de notre vie sur terre.

Voilà le genre de personne qu’il faut être à mon avis, parce qu’au final ce qui compte c’est le « outcome » de notre vie sur terre.

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