Ongola

Ongola, ma souk !

C’est comment ? On m’a demandé de te rédiger une lettre. Rien que ça. Alors je me suis demandé : dois-je faire ta pub ? Dois-je dire ce que je te dois et ce que tu m’a pris ? Dois-je … ? Dois-je ? Car autant te le dire tout de suite : je sais que tu ne me liras pas mais peut- être tes habitants, si. Alors autant être honnête.

Yaoundé, excuse- moi de t’agresser. On dit que tu es le siège de nos institutions mais franchement… ton histoire de villes aux sept collines- là… C’est comment ? Moi j’ai essayé de compter hein. A vue d’œil, c’est bien plus. Sauf si on ne considère plus certaines et comme je n’ai pas d’hélicoptère pour avoir une vue aérienne, je reste dubitatif. Mon avis est que les géographes doivent changer ce présentatif. Je suppose qu’au départ tu t’étalais sur les sept… toi- même tu sais. Ça, c’était avant. Passons donc.

Yaoundé, toi et tes collines. Excuse- moi d’insister parce que mine de rien, quand je pense aux gens qui affectionnent la torture du costume-cravate. Je suis sidéré. En tout temps, partout, ils sont là : taxis, voitures climatisées, à pieds (sous ce chaud soleil de février !!!), tes gens n’abandonnent pas. Et c’est comme ça qu’ils marchent !!! Il parait que comme tu es la ville des fonctionnaires, dès le 10 de chaque mois, tu vides tes rues : l’argent est fini. Et ils doivent attendre avec une impatience soutenue la semaine du 24 du mois qui tarde. C’est dire que tu leur fait revivre une mini- janviose chaque mois. Est-ce qu’on fait comme ça ?

Ongola… il parait qu’avec toi, pour être quelqu’un, il faut connaître quelqu’un. Alors je te demande : est-ce que c’est le village ?! Moi, personnellement, je ne suis rien. Ce qui suppose à quel point il m’arrive de faire le pied de grue devant tes services. Et comme je ne suis personne, je te laisse imaginer la qualité des services publics. Je n’accuse pas le ngomna mais franchement, je me demande souvent, comme les gens de Di.eLle .Aie (Derrière Los Angeles), nos frères sawa… Comment ils font pour te supporter. Ce qui est sûr, c’est que cela explique aussi pourquoi tes habitants ont autant de mollet. A force de grimper, on fait du sport. Pas le choix.

Ce n’est pas une lettre de reproches. Je veux juste savoir. Depuis que tu grandis, que deviens-tu ? Où vas- tu ? Pour le moment, j’aime beaucoup cette passion qui anime tes citadins, leur accent chantant, leur passion pour la politique même si, dans le « teuf-teuf » de tes bus urbains, ils sortent des insanités. La nouveauté ? hum. C’est ton Jack Bauer là… Ma chérie… Il t’a tunée hein. Les grands marchés commencent enfin à avoir une espèce de viabilisation. Mais il y a tellement à faire et tellement à reconstruire. L’autre aspect que j’aime beaucoup chez toi, c’est le climat. Pas trop froid, ni trop chaud. Un mix détonnant de couleurs accompagne tout ce changement avec la même constance : le rouge.. Trop de terre rouge. Il pleut ? c’est la boue. Il fait sec ? Trop de poussière. Mais depuis peu, même ton climat s’est mis à faire des caprices. Au final…

Que deviens-tu ?

J’ai parcouru tes artères pour mieux te connaître et je continue d’être ébahi. Toutes ces facettes, regroupées dans cet ecrin de carte postale. Yaoundé, tu es pittoresque.

Je te laisse, car je dois continuer de découvrir ce que tu peux m’offrir.

A tantôt.

Photo Credit: http://ntabo0.tumblr.com/

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