Non-biodégradables

Biodégradation…et puis quoi encore ?!

Sur qui tirer ? L’Etat, les opérateurs économiques, les néocolonialistes, la population camerounaise ou (j’ai failli l’oublier) le porte-parole du gouvernement ?

Novembre 2012 : j’entends parler pendant quelques jours d’une réforme visant à interdire l’utilisation des emballages plastiques non biodégradables, réforme ayant pour but de préserver notre cher environnement. Et puis…plus rien ! On entend plus parler de cette réforme. On l’avait presque oublié jusqu’à il y a quelques jours lorsqu’on apprend que celle-ci est imminente.

25 avril 2014, cette réforme est mise en application sur (je suppose) toute l’étendue du territoire national et avec appréhension, les Camerounais attendent tous de voir ce que ça va donner.

Dans les marchés et chez les distributeurs, tout ce passe comme si ils avaient été mis sur le fait accompli. Bizarre quand même parce que de 2012 à 2014 ça fait quand même deux bonnes années. En voilà des gens nés après l’anticipation. Je dis ça je dis rien ! Mais bon…poursuivons !

Pour le Camerounais Lambda, c’est presque une descente aux enfers ! La greffe d’un troisième ou même d’un quatrième bras serait la bienvenue pour pouvoir gérer tout ce qu’il doit porter rien qu’avec deux mains en faisant ses courses. Ces dernières sont devenues hyper stressantes. Il est devenu difficile d’emporter de la nourriture quand on se rend dans un restaurant. Il va bientôt devoir renoncer aux boissons en sachet. Bref, rien ne va plus pour lui. Après tout, pour lui, BIODEGRADATION et NON BIODEGRADABLE ne signifient rien. Tout ce qu’il sait c’est que faire des courses est devenu chiant.

De toute évidence, cette restructuration est saluée et encouragée par la « communauté internationale » qui entend bien éviter aux Camerounais de vivre les problèmes environnementaux qu’elle subit déjà et que nous ne sommes pas sur le point de subir (ça y est je l’ai dit).

Pour remplacer les plastiques on utilise principalement du papier parce que celui-ci est biodégradable. On essaie donc d’éradiquer un problème environnemental en faisant grimper un autre. Je parle bien sur de la déforestation parce qu’au cas où vous l’auriez oublié on obtient du papier à partir du bois. On coupera encore plus de bois dans nos forêts et à ce rythme là, notre chère couche d’ozone qu’on doit tant préserver ne tiendra pas longtemps.

Mon opinion à ce sujet va irriter plus d’un mais je la donne quand même. En premier, quand je vois du papier ou des déchets plastiques jeter dans la rue je ne perçois qu’une seule chose : des ordures qui n’ont de places que dans des poubelles. Partant de là, je me fiche de savoir la différence entre ordures biodégradables et ordures non biodégradables, c’est juste de la saleté. Quand bien même je verrais tous les déchets sauf ceux plastiques, je remarquerai juste que nos rues sont sales. Au lieu donc de mettre en place une réforme de ce genre, apprenons plutôt à gérer nos ordures, à avoir plusieurs, à recycler nos emballages plastiques et que sais-je.

Et puis une réforme comme celle-ci ne se met pas en place sans un minimum de matraquage sur plusieurs mois voire plusieurs années. A ce sujet, notre cher porte-parole du gouvernement a brillé par sa léthargie.

C’est bien de se soucier de son environnement mais je pense néanmoins qu’on a des problèmes et des sujets plus importants à aborder. Ne copions pas comme des moutons et surtout que je pense que la question environnementale n’est pas une priorité pour les Camerounais à l’heure actuelle.

Et puis même qu’est-ce j’en sais, ce ne sont que des spéculations.

P.S : Vos plastiques estampillés BIODEGRADABLES ne le sont pas !

Photo Source: http://www.laminute.info/

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