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Famille monoparentale : famille en crise ?

Elle s’appelle Calixte, elle a 28 ans et est maman d’une petite Cloé 4 ans qu’elle élève toute seule. Une lourde responsabilité pour cette jeune cadre qui doit jongler entre les exigences d’un poste important dans une entreprise de la place et les exigences non négociables de la maternité. Mais c’est justement en ça que Calixte diffère de ces sœurs camerounaises d’il y a quelques années, et même encore d’aujourd’hui : ce choix ne lui a pas été imposé, c’est elle-même qui l’a fait ! Ah oui Calixte, contrairement à ces femmes qui,  avant, et même bien après les indépendances, se voyaient stigmatisées et pointées du doigt parce qu’ayant eu des enfants en dehors des liens « si » sacrés du mariage, a fait le choix d’élever son enfant seule déjà dès les premiers mois de sa grossesse : « le père ne semblait pas trop concerné par cette nouvelle responsabilité qui pointait son nez,  je l’en ai déchargé » affirme-t-elle.

Elle peut compter sur le soutien de ses parents, qui ont accepté cette  situation et ont  surement pris sur eux de faire face aux railleries de la famille et des voisins sur le fait que leur fille ait choisi de s’écarter du schéma « conventionnel » : mariage-enfants et ait choisi au contraire le schéma : enfant d’abord et mariage on verra plus tard !

Le continent africain en général ne s’est pas encore accommodé avec cette situation des femmes qui font le choix d’élever seules leurs enfants ; la monoparentalité est souvent perçue comme une phase transitoire jamais comme un choix de vie définitif, alors que c’est de plus en plus récurrent. En effet, alors que certaines se retrouvent à faire face à la monoparentalité suite au décès de leurs conjoints, lorsqu’il ne prend pas simplement la fuite ; on note une montée de ces familles ayant à leurs têtes des femmes, et qui ont à leur charge des enfants qu’ils soient d’elles ou alors ceux d’autres proches de la famille. Les chiffres le confirment : en 2011, les chiffres faisaient état de ce qu’un (01) chef de ménage sur quatre (04)  au Cameroun est une femme, et parmi cette proportion de femmes, deux (02)  sur trois (03) sont en situation de monoparentalité. Ces chiffres démontrent à suffisance, l’ampleur du phénomène si autour de vous, les nombreuses jeunes filles qui élèvent seules leur progéniture ne vous ont pas encore convaincues  de la gravité de la situation.

L’histoire de Calixte est assez banale de nos jours en ce sens que de plus en plus, les femmes font ce choix de ne plus « s’encombrer » de quelqu’un qui leur pose mille  et une questions sur tout et sur rien et qui estime qu’il doit donner son avis quand ce n’est pas simplement son accord sur tout et sur rien. Mais, elle pourrait tout aussi bien être l’histoire de Pierre, de Jacques et qui sais-je encore…comme quoi la monoparentalité n’est pas qu’une affaire de femme, même si en réalité les cas d’hommes en situation de monoparentalité sont plutôt marginaux.

Au Cameroun, le ministère en charge de ces questions à savoir le ministère de la promotion de la femme et de la famille reste muet sur le sujet, aucune enquête, aucun programme, aucune tentative de rechercher et d’enrayer les causes de ce dysfonctionnement sociétal ; Or la connexion entre la monoparentalité et par exemple la délinquance juvénile, le petit banditisme, le décrochage scolaire, la maternité précoce est certaine. Alors, vous voyez Mme la Ministre, vous qui semblez vous ennuyer un peu dans votre bureau et qui pour vous occuper,  vous baladez avec un règle graduée dans la ville pour mesurer la longueur des jupes des jeunes filles, eh ben vous voyez que les chantiers ne manquent pas dans votre département ministériel…

Photo Source: http://www.familles-vivre-ensemble.org/

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