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Je suis une chauve-souris

Vous êtes sans ignorer l’une des particularités de ce mammifère. Oui je parle du fait que cet animal dorme le jour et que la nuit il commence son activité. Les grandes métropoles pullulent de chauve-souris. C’est fou le nombre d’activités qui se développent une fois le soleil couché. Faisons donc ensemble le voyage au cœur d’une activité avec les  « brand ambassador ».

Nous allons entrer dans l’univers d’une « brand ambassador ». Une « brand ambassador » est une demoiselle généralement très attrayante que l’on retrouve dans un point de vente et qui a pour rôle incité à l’achat d’un produit ou d’une gamme de produit en particulier. N’allez surtout pas chercher cette définition dans un dictionnaire, car elle est de moi. Une « brand ambassador »  a accepté de vous livrer en exclusivité pour parler comme « eux » les secrets de ce job au combien intéressant et pas de tout repos. Nous  rencontrons une jeune fille qui aurait 27 ans à tout casser, très souriante : déformation ou formation professionnelle oblige.  A l’apparence soignée, on se rend bien compte qu’elle y prend un soin particulier elle nous confiera plus tard «  ça fait partir de mes outils de travail être ‘’fashion’’. Nos responsables nous le rappelle une belle fille vend plus facilement ».

Nous lui demandons de nous raconter une de ses journées de travail ou plutôt soirées de travail. «  Je commence mon activité à 18 h de mardi à dimanche pour terminer entre 2h et 3h du matin. Quand j’arrive dans mon point de vente les snacks généralement, je me rassure de la disponibilité du stock et je le relève. Je peux dès lors débuter mon travail. De prime abord il a l’air  assez simple, je dois sourire, accueillir les clients, les installer. Je me présente et je peux commencer ce pourquoi je suis payée c’est-à-dire les convaincre de consommer mon produit ou un autre de la même entreprise. Je rencontre souvent des difficultés à cette partie entre autres le fait que mes clients soient des consommateurs exclusifs de bière, qu’ils ne consomment pas de l’alcool ou qu’ils préfèrent les produits de la concurrence. Cette dernière difficulté n’en est pas vraiment une parce que nous avons une règle d’or : la concurrence ne se consomme pas dans un snack où se trouve une « brand ambassador ». C’est ainsi que nous faisons la chasse aux clients jusqu’à la fin de notre soirée de travail. Nous notons nos ventes. Une voiture fait le ramassage et nous dépose chacune chez soi».

Nous lui demandons de nous dire en toute sincérité comment elle trouve ce job : «  Il permet de faire des économies dans la mesure du possible, mais la pression est très forte. il arrive que tu aie comme objectif de vente 90 bouteilles par semaine, du coup tu fais tout pour vendre, et on prend bien soin de te rappeler que tu es payée pour atteindre tes objectifs et tu dois le faire ».

 Nous aimerons qu’elle nous dise pour elle la meilleure chose dans ce job ainsi que la pire : «  la meilleure chose pour moi est lorsqu’en une soirée je réussis à convaincre les clients les plus tenaces et à vendre par exemple 40 bouteilles. Je suis fière de moi et je sens que je fais corps avec les objectifs de l’entreprise. Mais la pire est lorsque j’ai à faire à des clients insolents et vilains qui vous regardent de haut. Qui dans leur expression vous font comprendre que même intellectuellement vous leur damez le pion. Mais parce qu’il vous trouve là dans une tenue entrain de vendre vous méprisent.  Ce job est un réel cours de self-control car le client est roi et ne doit en aucun cas être froissé par des paroles ou des actes. »

Une petite anecdote sur ce job : « pas vraiment une anecdote juste qu’on voit beaucoup de chose, on voit des hommes qui viennent tous les soirs avec la même fille. Ceux qui viennent les six soirs avec six filles différentes, ceux qui viennent seules. Et on s’amuse à donner de petits noms aux clients. Le plus drôle est quand on les rencontre en journée, on se demande toujours je connais cette personne où ? Ah oui c’est un client du snack ».

 Voilà le travail d’une « brand ambassador ». Un métier de la nuit comme un autre. Elle nous précise que les journées en général servent à dormir et à se rendre en cours car notre demoiselle est étudiante dans une université de la place. Elle réussit tant bien que mal à gérer les deux. Cela lui permet d’être autonome.

 En ce mois où l’on célèbre la fête de la jeunesse. C’est là une des preuves que la jeunesse camerounaise n’est pas insouciante et inconsciente, elle est consciente du fait que la manne ne tombera pas du ciel. Consciente du fait que les parents doivent être déchargés à un certain moment. Surtout consciente du fait qu’elle devra se battre pour avoir sa place au soleil.

 

Photo Source: http://omisem.com/

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