Wedding

J’épouserai une « Manguissa »

« Manguissa » ? Vous vous demandez surement de quoi il est question.  «  Les Manguissa » peuple de la savane,  appartenant au  grand groupe des Béti, que l’on retrouve dans la Lékié. Je vous passerai l’histoire de ce peuple pas moins intéressante pour rentrer dans le vif du sujet : la dot. Comment prendre une fille Manguissa pour épouse ?

On aime à dire dans nos différentes tribus que la dot est un symbole. C’est même d’ailleurs le cas dans beaucoup de ces tribus. Il est question pour la famille de la fille de recevoir des cadeaux symboliques, question de la remercier pour l’éducation inculquée à leur fille. La dot est une manière de dire à la famille de la fille combien le travail fait par elle est honorable. Qu’au bout de l’effort il en est sortit une fille respectable respectueuse et surtout mariable. Pour le peuple Manguissa ? Je vous présenterai tout simplement le processus de dot chez les manguissa et  vous laisserai bien entendu la liberté d’en juger.

Il y a au préalable la présentation qui parfois inclut le retrait de la liste. La liste étant un ensemble de choses que la famille de la fille demande pour accepter de laisser partir leur fille. On y retrouve généralement du bétail : porcs, chèvres, de la volaille. La seule restriction est au niveau du bœuf. Chez les Bétis les femmes ne sont pas dotées avec cet animal. Pour ma part la seule dot à laquelle j’ai assisté avec du bœuf, le couple a divorcé après 3 ans. Superstition ou réalité ? Ceci est un autre divers. A côté du bétail, il y a les aliments tels que : du plantain, des fruits et légumes. La boisson et certains articles n’étant pas en reste. Les billets de banque aussi, vu que certaines situations doivent être réglées séance tenante.

La famille de l’homme que nous appellerons belle-famille par opposition à la famille de la fille, pour éviter de se mêler les pédales. Nous disions donc que la belle-famille arrive avec ce qui lui a été demandé par la famille. Entrons donc de plein pied dans les usages et stratagèmes d’une dot en pays Manguissa. Après les présentations d’usage la famille procède a une vérification liste en main prenant bien soin de cocher ce que la belle famille a apporté. Les frères de la fille ayant au départ fait un tour dans l’enclos où le bétail est gardé pour enlever certaines bêtes. Cette dernière action ayant donc pour conséquence un déficit dans le nombre lors du passage de la famille pour vérification. La famille dit donc à la belle-famille qu’elle a voulut les duper. Pour calmer cet incident la belle famille doit donner en argent l’équivalent du bétail, vous comprenez dès lors l’importance des espèces sonnantes et trébuchantes. Le contrôle peut continuer. Le reste se passe généralement sans incident si la belle-famille a fait tout ce qu’il faut. Dans le cas contraire ? Équivalent en espèce.

La belle-famille peut donc dire qu’elle est venue chercher une belle fille de la famille. Le nom de la fille leur ait demandé. La famille envois donc appeler une fille ou parfois une femme qui pourrait être tout le monde sauf la fiancée. Lorsque la belle-famille s’insurge, la famille rétorque, que la belle-famille a dit que celle qui est dans la cour est laide alors ils doivent la « dédommager » : billets de banque, n’allez surtout pas me demander pourquoi le dédommagement, je ne sais pas si c’est pour une chirurgie ou alors pour la consoler pour sa « laideur ». Continuons l’aventure, la famille envoie ensuite dire que la fille est en déplacement et que la belle-famille doit supporter les frais pour son retour. Vous pouvez déjà m’aider en répétant en cœur billet de banque quand il le faut. Lorsque la famille n’est pas très exigeante, la fille arrive dans un « avion » (groupe de fille dont la fiancée recouvert par un grand pagne ne laissant voir que les pieds) dans le cas contraire le « Kérosène » finit en route et la belle-famille tenant à voir la fiancée arrivée donne de l’argent pour le « kérosène ». Le fiancé va donc vers cet « avion » qui vient d’atterrir et doit faire sortir sa fiancée à l’aveugle sans se tromper sinon il se fera rançonner. D’où l’importance de pouvoir reconnaitre les pieds de sa fiancée parmi beaucoup d’autres, donc petite astuce : étudiez ses pieds. Au cas où il passe cette étape, il peut se réjouir. Un verre de vin est remis à la fille par son père qui lui demande de boire et de donner à boire à celui qui est désormais son mari vu que la dot est un mariage coutumier.  Le couple doit se tenir la main et partir sans se retourner. Il est dit que si ils se retournent cela voudraient dire qu’ils regrettent l’étape qu’ils viennent de passer.

Voici donc la dot chez les Manguissa qui vous a été raconté en mots, sans son ni image, même si cela a tout d’une pièce de théâtre. Vous conviendrez avec moi que les différents actes de cette pièce sont les uns plus intéressants que les autres. Pas pour la belle-famille me diriez vous surement, qui dépense dans le meilleur des cas la rondelette somme de un millions de nos précieux francs. Pour la famille c’est beaucoup plus car faire doter sa fille à ce prix ou plus voudrait tout simplement dire que leur fille a de la valeur. Et de petites concurrences naissent dans beaucoup de famille qui disons le jouent à «  la fille de qui sera dotée plus chère ? ». Retenons surtout que pour la famille de la fille, plus chère on acquiert un objet ou dans ce cas une personne plus on en prendra  soin.

Symbole ou beaucoup plus ?  Vous savez désormais ce que coûte une fille en pays Manguissa.

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