Women

Juré, craché : je suis grosse et je m’aime telle quelle !

Vous aurez, dans les lignes qui suivent, le témoignage de la plantureuse C. sur la question de surpoids. L’interview s’est passée entre les cris de sa fille et la bonne humeur. C se raconte à travers nos questions.

Le surpoids, c’est dans la tête.

Que ce soit clair. Je ne suis pas grosse depuis toute petite. Personnellement, le surpoids c’est dans la tête. C’est chacun qui sait comment vivre avec son poids Tout a commencé à l’adolescence, après le choc lié au décès de mon grand frère. Je n’ai pas su assumer le deuil et le regard des gens autour de moi. C’est quand je suis devenue adolescente, que j’ai pris conscience que je n’arrivais pas à intégrer une bande de jeunes quelconque. Je n’ai pas fourni d’efforts mais surtout, je ne comprenais pas pourquoi on m’affublait de petits noms qui me frustraient et de fait, ne me poussaient pas à m’intégrer.

Avoir des bourrelets où il ne faut pas est ma marque de fabrique

Je définirai le surpoids comme… 

un excès par rapport à ce que veut la norme, ou ce qu’impose la société. Parfois même, c’est ce que l’entourage d’un individu attend de lui en terme de marge à ne pas excéder. Oh oui, je suis parfaitement consciente que je fais partie de cette [pause]… frange de la population à risque. Mais je m’aime telle quelle. Avoir des bourrelets où il ne faut pas est ma marque de fabrique et je sais que je dois surveiller ma tension artérielle, pour éviter toute forme de complication regrettable.

Avec moi, au moins, je sais qu’on m’aime pour ce que je suis pas pour ce que je semble être.

Pas besoin de rentrer dans un moule. Il y a des matins où je me lève, et j’ai juste l’impression que je pèse des tonnes. Là, j’évite le miroir. Mais malheureusement ou heureusement pour moi, je ne peux pas éviter mes amies. Mes amies ? Elles sont aussi grosses et grasses que moi. Pas de chichi. Pas de faux- semblants. Entre- nous, nous sommes bien plus cruelles envers les autres. Alors imaginez un peu, quand j’ai le moral au plus bas à cause du poids. Je ne peux pas me permettre de m’apitoyer sur moi- même. Mes amies sont là pour me le dire. Ça commence par des remarques du genre : « toi aussi ! Tu as exagéré. Tu veux exploser ou quoi ? »

Avant que ça n’aille plus loin, tu sais qu’il te faut te mettre au sport. Ce que tu fais d’ailleurs. Mais il faut qu’on t’accompagne dans ta démarche. Et ça, c’est le plus difficile.

j’ai surtout appris à vivre avec mon poids.

Surveiller son poids, c’est aussi surveiller celui des autres.

Quand tu te sens lourde et que le moindre effort t’ essouffle, tu décides de changer votre façon de manger et surtout tu prends la décision de faire du sport. Faire le sport en soi n’est pas si compliqué. Personnellement, j’ allais en salle. Tant qu’elle était ouverte ici, chez une voisine. Mais il faut maintenant voir. Faute de moyen et de personnes avec qui le faire, je suis rentrée à mes vieilles habitudes. Et puis, j’ai surtout appris à vivre avec mon poids. J’évite de rester inerte. Mon souci n’est pas d’être la candidate la plus saine à un cimetière. Ni d’avoir le ventre le plus plat. J’ai appris à m’aimer telle quelle mais je sais que je ne dois pas me laisser aller. Car si la mode est aux filles « baguette », les mecs préfèrent et aiment toujours les filles aux formes généreuses. Je ne tiens pas à être de celle qu’on cherche dans le lit.

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