Probatoire

Le Clash : pour ou contre le probatoire

A bas le probatoire !

le probatoire est uniquement un caillou dans le pied pour de nombreux élèves

Le tamis institutionnalisé des études secondaires, le cauchemar des élèves moyens (et même des bons), un barrage qui ne retient plus rien, un indicateur qui n’indique plus rien,

le probatoire doit tout bonnement disparaître !

Voici mon avis :

  • Un cheveux dans la soupe :

    Cet examen n’a tout bonnement pas de sens, je ne pense pas être la voix la mieux avisée pour vous parler de globalisation, mais disons que le monde est comme on le dit souvent un peu naïvement, devenu un village planétaire. Alors, il faut s’arrimer, mais bien plus que ça il faut donner aux jeunes camerounais l’opportunité de pouvoir s’insérer dans d’autres systèmes éducatifs sans trop de difficultés. Par le fait qu’il ne trouve aucune correspondance dans un aucun autre système, le probatoire est uniquement un caillou dans le pied pour de nombreux élèves. C’est une particularité du système éducatif camerounais qui n’apporte malheureusement aucune réelle plus-value à la formation que nous recevons.

  • Un tamis devenu poreux :

    On a souvent dit que le probatoire servait de galop d’essai avant le baccalauréat, et donc qu’il permettait de ne laisser accéder à la classe de terminale que les élèves ayant réellement le niveau de cette classe. Tout ceci garantissant à terme que les produits camerounais qui sortent du cycle secondaire soient « bons ». Mais regardez autour de vous, regardez comment la jeunesse s’exprime, regardez comment notre jeunesse écrit le français; nombreux parmi eux ont le probatoire en poche mais ne savent pas te faire une phrase française digne de ce nom, sans l’arroser de fautes d’orthographe et de grammaire.

    Tout ceci veut dire une chose : ce n’est pas à ce niveau là qu’il faut tamiser, mais bel et bien à la base

    . Le probatoire n’est plus un indicateur de rien aujourd’hui. Les jeunes traversent ses soit disantes mailles assez facilement, emportant avec eux des lacunes qu’ils ont accumulé depuis la pré-maternelle et depuis la maison. Ce tamis là ne tamise donc plus rien !
  • L’école c’est le piège ? :

    Ekieh ! pourquoi on aime autant mettre les bâtons dans les roues aux camerounais ? Dans d’autres pays, on fait le maximum pour que tout le monde sorte du système éducatif en ayant acquis un minimum de connaissance. Chez nous, les interrogations en classe oh le piège ! le prof de math va te coller une équation sur une épreuve et annoncer solennellement qu’il savait bien que personne ne pouvait la résoudre ; de même pour les examens officiels. Tu apprends seulement deux semaines avant le probatoire que tu composes en Histoire ou en Géographie. Comme je disais l’école chez nous c’est le piège ! mais tout ça sert qui ? mieux encore ça résout quel problème ? tout ce que vous réussissez à faire c’est fabriquer des experts en tricherie, des Kamikaze du bord, qui vont s’armer comme pour le Jihad et se présenter aux examens.

Au final il faut reformer le système éducatif camerounais ça ne fait aucun doute, et cette réforme doit entrainer avec elle des « produits qui ne passent plus ».

Yvan

Enlever le probatoire ? Et puis quoi encore ?!

Je sais, certains parmi vous estiment que le probatoire est un « tamis » institutionnalisé. Cependant, ne nous voilons pas la face : le probatoire a toute sa place dans notre système camerounais. Voici, à mon sens, quelques raisons non négligeables :

  • Un examen officiel, ça se prépare. Le probatoire, en tant que tel, n’est ni un piège, ni un moyen inventé par des sadiques pour vous retenir en classe de première. Les élèves doivent prendre conscience qu’on ne nourrit pas la poule le jour du marché : ils ont dix mois pour le préparer convenablement. Ceux qui l’obtiennent ne sont pas des extra- terrestres.
  • Le probatoire, au Cameroun, génère des revenus. Ne perdez pas de vue que les enseignants- correcteurs du dit examen sont aussi acteurs de la vie économique camerounaise. Comme chantait Stromae, « qui dit salaire, dit dépenses ». Je ne suis pas un crack du calcul, mais imaginez les implications possibles autour de la correction de cet examen évalué à XAF, 150/ la copie.

    Par ailleurs, l’échec scolaire ne coûte pas tant qu’il n’y paraît à l’Etat car les investissements par élève sont minces comparé à ce que reçoit l’ Office du Baccalauréat.

  • Le traitement des travailleurs au Cameroun est fonction du diplôme obtenu le plus élevé. Si on enlève le probatoire, non seulement on ôte une part importante de candidats aux multiples concours de la Fonction  Publique Camerounaise mais en plus, on creuse le gap existant entre les différentes catégories de salariés camerounais.

 

le changement est toujours source de grincements de dents. Y êtes- vous préparés ? Non ? Alors faites avec.

Vous qui jugez le probatoire totalement obsolète, pensez aux implications si on le retire du circuit. Et faites-vous une raison, le probatoire ne disparaîtra de si tôt sans une profonde restructuration entière. A ce titre, je ne vous apprendrai rien : on a beau se plaindre, le changement est toujours source de grincements de dents. Y êtes- vous préparés ? Non ? Alors faites avec.

Christian M.

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