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Les agences immobilières, un secteur agonisant ?

Que ce soit à Yaoundé ou à Douala, les deux principales villes du pays, se loger décemment est devenu un véritable casse-tête chinois ; déjà,  les prix sont exorbitants vu le niveau plus que moyen des revenus du camerounais lambda, en plus à côté des préoccupations classiques telles que l’accessibilité du logement et l’insécurité, il faut désormais ajouter certaines préoccupations tout à fait « nouvelles » mais au combien importantes parmi lesquelles : la fréquence des coupures d’eau et d’électricité ! Ah oui, il faut bien que je sache s’il me faut prévoir des bidons et des lampes à pétroles (à défaut des rechargeables) dans mon futur chez moi, à vrai dire derrière se cache aussi l’espoir de faire jouer ce facteur dans la négociation du prix du loyer (même si c’est peine perdue avec les bailleurs d’aujourd’hui, avouons-le).

Mais avant toute chose, il faut trouver LE bien immobilier en question ; qu’il s’agisse d’une maison, d’un appartement, d’un studio ou tout simplement d’une chambre, nous avons généralement le choix entre d’une part le bouche à oreille, qui consiste à passer l’information sur ce qu’on recherche auprès des amis et connaissances et les laisser faire le travail (et d’ailleurs ça marche plutôt bien chez nous), et d’autre part se tourner vers les agences immobilières. Oui agences immobilières, je peux comprendre que certains soit surpris tellement le recours à ces « professionnels » est loin de nos habitudes, et d’ailleurs d’aucuns doivent se demander si il en existe même encore chez nous, qui sont ceux qui y ont recours, alors nous allons essayer de répondre à ces questions en espérant ainsi dresser le portrait de ce secteur d’activité qui, flirtant avec amateurisme, surenchère, escroquerie et mafia perd peu à peu en crédibilité…

Tout d’abord, disons que les agences immobilières existent bel et bien encore chez nous, d’ailleurs vu la demande sans cesse croissante en logements, on serait bien avisé de penser qu’elles ont même encore de beaux jours devant elles ; mais le secteur est aujourd’hui gangréné par l’amateurisme de certains qui, parce qu’ils possèdent une chambre à louer dans leurs bicoques,  s’érigent tout de suite en agents immobiliers au grand mépris non seulement des règles de l’art mais aussi de la règlementation en vigueur dans le domaine. Les résultats, on les connait tous, les poteaux SONEL servent de babillards pour l’affichage des offres, quand ce ne sont pas les arbres.

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 S’il faut reconnaître que ce mode d’affichage présente à la fois l’avantage d’être moins couteux et plus proche des clients, disons qu’il cache souvent très mal des entreprises mafieuses, quele client enterre souvent l’équivalent d’un mois de loyer sans réellement être satisfait, et qu’en plus la côte part de l’Etat dans cette activité qui échappe à tout contrôle ne lui est pas souvent reversée. Il y a donc ce déséquilibre entre ceux qui s’acquittent des droits relatifs à cette activité (et qui bien entendu le répercutent sur le prix des commissions) et les autres, ceux qui évoluent en marge de la règlementation, qui vous feront surement payer moins cher,  mais qui en retour vous font courir le risque de vous faire arnaquer sans que vous puissiez vous plaindre chez qui que ce soit. La clientèle aussi s’aligne derrière ses disparités, on verra donc plus les hauts revenus recourir aux agences immobilières que les bas revenus ou les revenus intermédiaires.

Nous ne sommes pas ici entrain de tirer à balles réelles sur les agences immobilières disons « traditionnelles » puisque de nos jours,  on voit de plus en plus de promoteurs immobiliers placarder leurs propres contacts sur les murs de leurs immeubles ou de leurs maisons immédiatement dès que la construction est achevée (et d’ailleurs personnellement je pense que c’est mieux ainsi), donc il y a quand même du bon grain même parmi ces marginaux, mais nous décrions le fait que certains trainent dans la boue l’image d’une profession qui dans des pays qui se veulent émergents et dans un monde où nous n’avons plus le temps au  milieu nos multiples sollicitations, est de la plus grande nécessité…

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