Weekly Roundup

Les Camerounais sont connus pour leur sens avancé de la formule. Leur appropriation des langues officielles relève de l’art et sont d’une étonnante justesse qui n’a d’égale que l’adéquation des formules au contexte. Petit tour d’horizon.

Avoir le sens de la formule, on l’a ou pas.

Son Excellence Paul Biya accueille le Président français François Hollande
via prc.cm

L’événement de la semaine passée reste l’échange de discours entre leurs Excellences les présidents. Une fois de plus, nous avons battu le parvis, fui les bureaux avant le barrage des routes et observé les médias avec la frénésie qui nous caractérise. Le récapitulatif de l’entretien reste disponible ici

Tandis que les réactions des camerounais sur les réseaux sociaux :

#BiyaHollande Tweets

Il ne faut pas perdre de vue que cette fois, on ne manquera pas de vous dire comme le P.R, avec ce sourire moqueur : « n’est pas [ceci/tel] qui veut, mais qui peut ».

 Quand les dieux vous répondent…

…Il faut vous attendre à en recevoir plus que nécessaire. Les humouristes du #237 ont fait de la compagnie nationale d’électricité leur bouc émissaire.

ENEO inspire les humoristes
via Faceblagues237

Si certains, guidés par une indulgence ironique, ont argué qu’il manquait d’eau, il en a été pour leurs frais. Douala a été inondée à certains endroits. On est alors tenté de s’attarder sur les changements climatiques. Mais deux faits sont notoires dans les images qui nous sont proposées :

• les zones exposées sur les médias ne mettent en scène qu’un environnement à l’habitat délabré, rappelant ainsi que les populations à faible revenu sont très souvent démunies face à ce type de catastrophes ;
• on ne déplore aucune pertes humaines. De deux choses l’une (ou les deux) : soit les coupures d’électricité ont eu du bon cette fois à cause des installations électriques qui laissent bien souvent à désirer dans lesdites zones, soit le plan d’urbanisation et la viabilisation de cette ville en plein essor est à repenser avec un fort accent sur la sensibilisation des populations sur les dangers de vivre en zones marécageuses.

Le bassin appelé Maképé Missoké
via http://www.camer.be/

Quoiqu’il en soit, les habitants du ghetto restent zen et ne changent ni leurs habitudes journalières, ni le train- train quotidien. Ils sont les gars du « mboko » comme on dit ici.

Stanley Enow : la cerise sur le ghetto ?

Je suppose que vous avez assisté -avec délectation- aux échanges et joutes verbales autour de l’artiste Stanley Enow.

Le constat qu’on peut faire sur la façon de communiquer de l’artiste reste ce même sentiment de malaise lié à sa pédanterie. Si l’humilité est franchement allée voir ailleurs si elle y est, il faut noter certains éléments essentiels :

– le gratuit, avec Stanley, c’est fini : tous les featurings à venir seront dûment rentabilisés et donc payants avec lui. L’image de marque se paye et en tant que valeur « sûre » de la musique camerounaise, il nous le rappelle. Ça y est, on est enfin instruit des méandres de la collaboration musicale avec lui.

– on constate, avec le sieur Enow, la force des réseaux sociaux. Seulement, il faut rappeler à monsieur S. Enow que les chiffres sont têtus et que la certification par l’estampe de  l’oiseau bleu ou du fameux « F » sur fond bleu se fait sur demande expresse auprès des services compétents.

– Il appert au final que tout se rapporte à la gestion de la communication événementielle voire de crise auxquelles doivent faire face les artistes du Cameroun. La gestion de l’image continue d’être un défi majeur pour les artistes du #237. A ce titre, on s’est demandé quand apprendra-t-il que tout est question d’opportunités, pas d’opportunisme ou même de faire prévaloir qu’on est boursouflé d’un égo mal placé.

En attendant, nous sommes à l’écoute car l’élection de notre Miss #237 a lieu ce 11 juillet 2015 approche, en plus de l’iminence des Ecrans Noirs.

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