Martinez Zogo

Embouteillages sur les ondes : Martinez Zogo aux commandes !

Embouteillages ! Martinez Zogo a transporté le  concept sur les ondes  à travers son émission éponyme sur la FM 103.3, Amplitude FM . Une émission satirique qui retrace nos maux avec une certaine verve. C’est le lieu où tout se dit, tout se … « déballe », comme on dit au pays. Dix heures devient l’heure des aficionados et tout le monde se sent plus ou moins concerné. Toute la capitale politique camerounaise connait un accroissement de jurons bien placés pour manifester tantôt son approbation, tantôt appuyer les dires. Cela semble ne faire aucun doute, « Embouteillage » fait l’unanimité. Nous avons rencontré pour vous, Martinez Zogo afin qu’il nous donne le secret de son « cocktail Molotov».

Toute la capitale politique camerounaise connait un accroissement de jurons bien placés pour manifester tantôt son approbation, tantôt appuyer les dires. Cela semble ne faire aucun doute, « Embouteillage » fait l’unanimité.

Martinez, pour faire court, est quelqu’un d’assez occupé. Nous le rencontrons en fin d’après- midi, au Moulin de France. Nos appréhensions sont vite mises à plat car il nous met à l’aise : du vous au tu, le pas est vite franchi. Dans l’ambiance cosy et feutrée du salon de thé, nous lui avouons tout de suite que même Google a été incapable de nous fournir des infos satisfaisantes à son sujet. S’il élude la question du Curriculum Vitae, il nous assure en revanche qu’il a eu pour mentor  J. (lire Ji point) Rémy Ngono. Embouteillage, c’est dix ans de sa vie. Les débuts n’ont pas toujours été reluisants, mais c’est aussi cela se construire : trouver la bonne formule pour parvenir au top relève de la persévérance, de l’audace et d’une bonne dose. Le décor est planté, nous pouvons aller de l’avant.

Martinez, un fanfaron ?

Au Cameroun, la médisance a pignon sur rue et le métier de journaliste d’investigation paye bien mal son homme. Il faut avoir un souci majeur qui va au- delà des intérêts pécuniaires. C’est bien là le problème car comme le souligne Martinez, le Monsieur-Tout-le-Monde camerounais n’est plus dupe : on commence à en avoir marre de ce qui va de travers et il est important d’éduquer les populations, de mettre en face à face des personnes impliquées dans une attaque : « Une enquête minutieuse est menée, je me mêle personnellement à la population pour savoir ce qui se passe dans nos services publics. Quand je reviens à l’antenne, c’est le fruit de ce que j’ai vécu personnellement. Ça ne peut donc pas être des paroles en l’air, quand on s’exprime sur les ondes surtout dans mon émission. Les preuves sont importantes pour éviter les démêlés avec la justice. »

C’est la raison pour laquelle, manifestement Embouteillages a une telle côte de popularité. Il n’est pas question de fanfaronner, mais de dire les choses telles qu’elles sont. Quand ça ne va pas, on le dit au lieu de marmonner dans sa barbe.

Embouteillages, une plate- forme pour régler ses comptes ?

« Le Cameroun est atteint de  “diplomite” . On privilégie la connaissance livresque au savoir- faire. Résultat, on n’avance pas et à cause du copinage, il y a hérédité du faux et de la prévarication ». Tels sont les propos sans ambages de Martinez. Et là, il s’anime, car on le sent dans son domaine de prédilection. « Le développement de notre pays passe par la lutte contre la corruption et pour ça, il faut mettre les prévaricateurs [façons polie de dire « les voleurs », ndlr] face aux conséquences de leurs actes. Qu’ils sachent que nous savons. » Il avoue que le fait d’en parler aider à faire bouger les choses. Lorsque la population est informée en effet, il arrive que les choses changent, malgré les pressions politiques et menaces diverses. Le souci, nous fait- il comprendre à travers ses explications, est que quand on anime une émission qui porte sur le social, il faut avoir une bonne dose de courage. Se mettre à la place des autres est aussi essentiel et la persévérance est de mise : avoir des principes basés sur l’honnêteté semble mal vu dans les hautes sphères mais si on se tient à ceux là, on finira bien par se faire entendre. Il faut avoir la force de se fabriquer à l’instar de Martinez. Au final, ça fera toujours mal de rappeler aux « autres » que les diplômes ne sont pas un certificat probant d’honnêteté.

Le développement de notre pays passe par la lutte contre la corruption et pour ça, il faut mettre les prévaricateurs [façons polie de dire « les voleurs », ndlr] face aux conséquences de leurs actes. Qu’ils sachent que nous savons. 

Quand nous quittons Martinez, ses encouragements nous poursuivent encore et on réalise à quel point il est difficile de se fondre dans la masse.  C’est au bas mot 10 ans de réseaux sociaux, de réajustements et de remises en question… “C’est chaud” !

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