Palais des Congres

Ongola ma belle, un jour tu grandiras

C’est l’histoire d’une petite fille, beaucoup la connaissent sous le nom d’ « ongola » ou « la clôture » (en « ewondo »), à sa naissance, ses parents (une poignée d’autochtones « Ewondo » en 1889) l’avait baptisé « miawondo » ou les « semeurs d’arachide », mais ses parents adoptifs (des colons allemands) n’ont jamais su prononcé ce nom très « tribale » à leur goût, alors ils l’ont rebaptisé « Jaunde » qui a évolué plus tard en « Yaoundé »…depuis toute petite elle avait des rêves plein la tête, elle savait qu’un jour elle serait aussi grande et belle que les autres dames du monde dont elle a entendu parler, certaines se nomment Paris, Londres et  New York ; elle avait souvent entendu dire que c’était des dames très raffinées qui séduisaient le monde entier, et c’est à ça qu’elle a toujours voulu ressembler ; elle ne savait pas encore comment à cette époque, mais elle savait que c’est ce qu’elle voulait et qu’elle y parviendrait! Dans son rêve, elle rayonnait au cœur de l’Afrique et tous les yeux étaient rivés sur elle, ses haillons se transformaient en de magnifique toilettes, faites de rues goudronnées et éclairées, de quartiers plus sûrs, et mieux urbanisés.

Mokolo

 Image de ce qui allait devenir le quartier Mokolo dans la 1ère moitié des années 1900.

Les années ont aujourd’hui passées, elle a beaucoup grandi, que dis-je, elle a vieillie (elle célébrera en 2019 ses 130 ans), elle est devenue centrale, elle est devenue capitale (depuis 1909),et elle troque progressivement ses haillons de paysanne, contre des tenues somptueuses, plus modernes, puisqu’elle est décidée à vivre, à marquer son époque, à faire parler d’elle (et pas qu’en mal), à tutoyer ces dames qu’elle admirait toute petite, à leur dire qu’elle aussi plaît aujourd’hui et attire, aussi bien les jeunes que les moins jeunes, aussi bien les locaux que les étrangers, les bureaucrates comme les artistes… sa transformation ? Elle l’a déjà entamée;  elle est progressive (d’aucuns diront lente) après tout, elle sait qu’elle doit aller à son rythme, elle a décidé de soigner la forme avant de s’attaquer au fond, et elle a plutôt eu raison, en effet Yaoundé sort depuis quelques temps « sa dernière valise » pour le plus grand plaisir de nos yeux : ceux t celles qui l’ont connu à ses débuts, à l’époque où elle se « cherchait » encore, ne la reconnaîtraient pas aujourd’hui tellement elle a gagné en maturité.

Palais des Sports

 Palais des sports de Warda

Toutefois, elle reste réaliste elle sait que le chemin est encore long et parsemé d’embûches, sa toilette n’est encore tout à fait immaculée, les rues sont encore sales et souvent pas carrossables (Fermez les yeux,  inspirez 5 secondes et pensez au tronçon Ekounou-Coron), elle ne brille pas encore (pas de lumière dans certains quartiers),  en tout cas pas assez, et parfois même il lui arrive (très honteusement) de ne pas se laver (à Essos par exemple des gens font encore 2 voire 3 semaines sans être approvisionnés en eau « potable ») ; mais Ongola tout comme ses enfants reste optimiste, elle croit en ses capacités à se réinventer, à faire du neuf avec du vieux, elle croit, elle SAIT qu’un jour, elle aussi grandira…

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Ancien immeuble de la mort en refection

Photos Sources:

wikimedia, http://etudescoloniales.canalblog.com/, http://www.leseptentrion.net/, http://infos.cm/
Mokolo

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