Le prochain meilleur bahut.

A chaque rentrée scolaire, on nous sort le classement des meilleurs établissements du Cameroun. Pauvres parents. Comme si le stress de la rentrée n’est pas suffisant. Il faut mettre les enfants dans le meilleur environnement scolaire selon les moyens de bord. L’instruction scolaire est une industrie, le Cameroun ne fait pas exception.

Au Cameroun, les lycées regroupent à la fois le premier et le second cycle par abus. Les enfants, eux, ont trouvé les termes génériques synonymes des deux : le bahut, le « laïce ». Ne tiquez pas, c’est de l’argot scolaire.

Collège ou lycée ? L’épineuse question de la dénomination…

Avant tout, faisons une petite différence. Le Larousse (www.larousse.fr ) nous dit ceci : “le collège est un établissement d’enseignement du premier cycle du second degré. C’est la structure unique d’accueil de tous les élèves issus de l’école primaire élémentaire. Ceux-ci y accomplissent quatre années d’études, de la classe de sixième à celle de troisième, avant de s’orienter vers le lycée général ou le lycée professionnel.” Le lycée, lui, est un “établissement d’enseignement du second degré. Les élèves – sauf redoublement – y suivent trois années de scolarité, sanctionnées par le baccalauréat”. Au Cameroun, les lycées regroupent à la fois le premier et le second cycle par abus. Les enfants, eux, ont trouvé les termes génériques synonymes des deux : le bahut, le « laïce ». Ne tiquez pas, c’est de l’argot scolaire.

Mon établissement est le meilleur !

L’Office du  Baccalauréat du Cameroun (OBC)  établit, sur la base des statistiques de réussite aux examens officiels, le classement des établissements du secondaire. Il définit ainsi les meilleurs établissements dans chaque catégorie, à l’échelle nationale : publics et privés confondus. Ce classement est donc la cause de la préférence des parents pour un établissement quelconque. Les chefs d’établissements se frottent les mains s’ils sont maintenus… ou nommés dans les établissements qui figurent au top. Allez savoir pourquoi.

Et le recrutement alors ?

Avoir son établissement au top augmente le prestige. Qui dit prestige, sous entend la côte. Et les sous qui vont avec. Les concours les plus courus seront  ceux des lycées et collèges qui ont la réputation de fabriquer des cracks. La formule pour transformer un zéro en héros est le Graal des parents. Notre avis est que les enfants se laissent volontiers conditionner. L’enseignement est partout le même, nous dit-on. Pourtant, les parents signent l’indien : « mon enfant fera tel établissement car il est quand même au Top 10 ». Il faut les voir, à la rentrée. Surtout lorsque le concours d’entrée a été dûment raté. Ils hantent les couloirs et cherchent « le bon filon » pour inscrire les petits.

L’Office du  Baccalauréat du Cameroun (OBC)  établit, sur la base des statistiques de réussite aux examens officiels, le classement des établissements du secondaire. Ce classement est donc la cause de la préférence des parents pour un établissement quelconque.

Et pourtant…

Les critères de réussite scolaire sont ailleurs. Il faut se concentrer sur l’efficacité de l’école. Cette dame, ancienne proviseure de lycée, avoue que l’efficacité d’un établissement se mesure selon que ledit établissement «  se situe dans des quartiers défavorisés dont la performance scolaire des élèves rejoint ou surpasse celle d’élèves provenant de quartiers mieux nantis ». Elle détruit ainsi le mythe du classement de l’Office du Bacc car le tout n’est pas d’avoir des salles de classes extensibles à coup de cash ou de tricher à travers le balancement “candidats réguliers – candidats libres”, mais de faire dans la performance pour un enseignement de qualité. En plus, il faut tenir compte des classes intermédiaires. C’est à ce moment que l’équation se complique souvent.

Pour les parents, il en va autrement. Il leur faut envoyer les enfants à l’école. Ensuite, se pose l’équation du coût de la pension scolaire qui, avouons- le, oriente bien souvent les choix des géniteurs. La réputation pédagogique et disciplinaire rentre enfin en compte, lorsque les deux premiers volets sont remplis. On se souviendra que le Lycée Technique Commercial et Industriel de Yaoundé a été trois années de suite parmi les cinq meilleurs établissements du Cameroun. Comme quoi, l’excellence n’appartient pas qu’au privé. Et vous, dites nous… Quels sont vos critères à vous?

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