Robert Mbella Mbappe

Robert Mbella Mbappe : La fausse polémique.

Nous avons appris au dimanche dernier, que Robert MBELLA MBAPPE s’en est allé. On ne va pas revenir sur les circonstances de sa mort, cela relève du domaine strictement privé des siens et du secret médical, si on se l’accorde. Ce qui choque c’est l’accusation post- mortem dont il fait l’objet. Une fois de plus, certains camerounais auront « fait fort » comme on dit au pays. Non, on n’exagère pas. Attendre que quelqu’un meure pour lui imputer un assassinat aussi tristement célèbre que celui d’Ernest Ouandié, c’est y aller non pas avec le dos de la cuiller, mais c’est carrément prendre la louche. Alors nous avons décidé d’en avoir le cœur net. Pour ce faire, on a consulté quelques archives, concernant le parcours du défunt.

La biographie de R. Mbella Mbappe, on va la mettre en sourdine : google et les autres médias se chargeront de vous donner avec plus ou moins d’exactitude les renseignements concernant sa personne. Ce qui nous intéresse, c’est sa formation et le rayonnement social qu’il a eu  de son vivant. Le défunt dont il est question ici est magistrat de formation. Cela suppose une certaine rigueur, me direz- vous. Lorsqu’on se reporte au procès de Ernest Ouandié, il ne faut pas oublier que nous, les jeunes de la tranche d’âge 18 – 30 ans sans discrimination sexuelles, sommes très peu au fait de ce qui s’est réellement passé. En lançant une recherche dessus, on apprend avec beaucoup de surprise que l’ancien ministre n’a été ni président de tribunal lors dudit procès, encore moins assesseur. A  moins qu’il n’ait changé de nom et soit fait appeler Paul Njock, Bouba Kaélé ou un certain capitaine Nguindjol. Nous sommes restés perplexes car les « journalistes » qui ont fait… soyons poli, un amalgame regrettable, se sont lourdement trompés. Et même ! Est-ce désormais péché de faire son travail, ce pour quoi on est payé ? On pourrait parler de manipulation, certes. Mais cela ne ferait que confirmer ce qu’on a cessé de dire tout bas dans l’intimité des alcôves : le trafic d’influences est le sport  le mieux couru au Cameroun, après bien sûr le kongossa. Pardon : médisance, sport national.

Toujours est-il qu’en dehors de sa formation de magistrat, nous, l’avons connu comme ministre en charge de l’éducation nationale. C’est sous son égide que l’enseignement technique a connu un essor certain et non négligeable. Outre le sens de l’éthique et celui de la rigueur qu’il avait, certains de ses collaborateurs se souviennent que c’est sûrement à cause de sa formation de magistrat, qu’il avait l’habitude d’écouter toujours les diverses parties impliquées dans un problème au sein de son département ministériel. Les proviseurs de cette époque, se souviennent avec nostalgie que c’est la seule fois où un ministre en charge de l’Education avait interdit aux responsables de son ministère d’envoyer des « cas ». Les fameux « cas » scolaires insolubles de nos pontes. Le monde de l’éducation a connu un certain Renouveau aussi, car au moins, on sentait ce désir de bien faire les choses : les premiers inspecteurs de l’enseignement technique sont allés en formation au Canada apprendre leur métier d’inspecteur et ce sont ces mêmes inspecteurs qui ont posé les jalons d’un programme éducatif propre aux réalités camerounaises. C’est également lors de son passage à l’Education, dans les années 90, que nous avons eu la construction des seuls six lycées techniques canadiens qui depuis, n’ont pas connu de pareils jusqu’à présent. Il aura marqué de son empreinte, son passage.

Il a œuvré pour son pays, reconnaissons-le. Il ne sert à rien de se comporter comme des cancrelats dans une boîte en carton : du bruit pour rien, de la couardise face à nos dires quand on peut nous écraser ou nous balayer du revers de la main. Les camerounais, c’est comme les cafards : sous la lumière, on ne les voit pas. Mais dans le noir… on les entend faire un boucan infernal. Mais comme Titien a dit : « Le chien aboie, le Caravage passe ». Vous avez dit que le gouvernement n’a fourni aucun effort ? Voilà un exemple patent. Et puis, la tradition veut qu’on ne dise que du bien du défunt afin que la famille éplorée trouve un baume apaisant sur cette perte. Où sont passés le sens de la dignité et le respect de la personne, si chers à la mentalité africaine ? Il faut croire que le professeur Lockhart, de Harry Potter, nous a frappé de sa fameuse formule magique : « Oubliettes ! »… nous exposant ainsi aux moqueries extérieures. Nous aussi, nous avons nos Mandela, chacun à leur manière : honorons- les, ou à défaut taisons- nous. C’est aussi ça, la dignité.

Photo Source: journalducameroun.com

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