HIV_1er Decembre

Journée Mondiale de lutte contre le SIDA le 1er décembre : Pourquoi et Comment ?

Chaque année, le SIDA fait des millions de victimes dans le monde. Pour les milliards d’autres personnes qui restent c’est la désolation, la peur ou l’indifférence… Face à un tueur si efficace, les stratégies se multiplient, mais la communauté internationale semble s’accorder sur le fait qu’il faut plus de sensibilisation. C’est l’objectif visé par l’instauration de la journée mondiale de lutte contre le SIDA tous les 1er décembre depuis l’année 1988. Cette date, choisie par les ministres de la Santé des pays membres des Nations Unies lors d’un sommet mondial à Londres n’a rien d’anodine. Il s’agit en fait, de l’aboutissement d’un long processus qui commence lorsque James W. BUNN et Thomas NETTER, deux employés du service d’information du programme global sur le SIDA de l’OMS (aujourd’hui UNAIDS) à Genève (Suisse) ont l’idée d’une journée consacrée à la lutte contre cette pandémie. Les deux hommes portent leur idée à leur chef le Dr. Jonathan Mann Directeur du programme global pour le SIDA à l’OMS, qui l’approuve et accepte de la défendre lors de l’assemblée réunissant tous les ministres de la santé des pays membres de l’ONU, en recommandant que cette journée soit célébrée le 1er décembre de l’année 1988.

Les raisons pour lesquelles ils recommandent cette date plutôt qu’une autre sont assez simples : premièrement il y’a cette année là, une élection aux Etats-Unis et les deux hommes pensent que les médias auront besoin de quelque chose « à se mettre sous la dent » une fois l’euphorie des élections passée, ensuite le 1er décembre tombe à point nommé car c’est bien assez de temps après les élections et juste assez de temps avant les fêtes de fin d’année, ce qui pour eux permettrait de maximiser la couverture médiatique de l’évènement, qui viendra ainsi rappeler avant la fin d’année tous ceux et celles que la maladie nous a arraché (souvent trop tôt) , et apporter aux nombreux autres qui se battent encore contre elle le soutien affectif, moral et médical dont ils ont besoin, enfin, l’année. 1988 est une année critique étant donné que c’est l’année au cours de laquelle la maladie atteint son pic de victimes (on est à deux ans du cap des 1 millions de malades dans le monde) et de décès, surtout que les chercheurs ont mis en évidence le fait que la maladie n’est plus seulement le fait de la communauté homosexuelle longtemps pointée du doigt en raison de son mode de vie « à risque », ce qui inquiète sérieusement les gouvernements du monde.

Au Cameroun, la journée mondiale de lutte contre le SIDA donne chaque année droit à des manifestations, notamment des marches, avec distributions de t-shirts et de préservatifs dans la foulée ; mais l’on note de manière générale un essoufflement de la part des pouvoirs publics (peut-être que finalement le SIDA ne rapporte plus…) qui se traduit par des campagnes de sensibilisation souvent absentes ou diffusées ponctuellement à la va vite une ou deux fois tous les 2 mois, de la part du CNLS (Comité Nationale de Lutte contre le SIDA) aussi l’essoufflement est perceptible d’ailleurs, en écrivant ces lignes je me demande si cette structure fonctionne même encore, tout ça donne l’impression que le SIDA dérange, il fait honte (et pas seulement aux malades !), en plus il ne rapporte plus. Le contexte de crise financière internationale a conduit à des réductions de budget dans les pays qui n’ont pas suffisamment avancé sur la question du SIDA. Nous n’avons en aucun cas l’intention ici de faire un procès aux autorités en charge de la question qui en font déjà assez, d’autant plus qu’au final il faudrait que chacun de nous aussi fasse ce qu’il faut à son niveau pour faire avancer les choses, c’est notre  affaire à tous. Mais, il reste que ces autorités qui perçoivent de gros moyens de la part des organismes internationaux et des donateurs privés devraient continuer, à défaut d’intensifier la sensibilisation, et mettre en place un cadre juridique clair et coercitif visant à réprimer toutes les discriminations dont sont victimes les malades du SIDA, et puis donner à ces victimes (qui sont en réalité doublement sanctionnées) les moyens de dénoncer les abus dont elles sont l’objet, de nombreux efforts sont fait dans ce sens aussi il faut l’admettre mais il reste tellement à faire…

A notre niveau nous disons : LE SIDA CONTINUE DE TUER CHEZ NOUS, SORTONS COUVERTS !!!

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