Les bonnes manières, des pratiques peu à peu oubliées ou à oublier ?

Un ami m’a dit de verser de l’eau dans mon vin et de sourire d’une grasse hypocrisie avec tout le monde, même ceux qui passent leur vie à me juger et à me casser du sucre sur le dos avec une pelle artisanale de chantier. Moi j’ai dis “MOUF“, je ne souris pas! Je dis bonjour, c’est déjà suffisant, on n’va pas en plus copiner! Si quelqu’un ne t’aime pas au point que tu le saches, c’est que c’est le moment de revenir à la raison et de prendre ses distances easy easy !! C’est pas évident de vivre avec des couleuvres! Parce que ça se cache partout et quand on se rend compte de leur présence c’est quand elles ont déjà mordu!! Alors on ne va pas me demander de dormir avec!!!

C’est avec ces paroles à la gymnastique particulière que je vous salue très chers lecteurs. En effet dans notre très cher Cameroun de pays, la politesse a la vie dure. Il n’est plus si évident de dire bonjour à tout le monde de la même manière qu’on le ferait pour un ami. Pourquoi ? Eh bien, pour la simple raison que ce petit « bonjour » de rien du tout n’est pas interprété uniquement comme une marque de politesse (obligatoire pour ceux qui, enfants ont été formatés aux bonnes manières), mais surtout comme une invitation à s’immiscer de plus en plus jusqu’à votre intimité.

Dire « bonjour », c’est assez. Mais le dire en souriant c’est dangereux. Ce sont les mots que je ne cesse de me répéter depuis la seconde où je mis le pied dans mon nouveau quartier DENVER « A » de BONAMOUSADI à DOUALA. Je force un peu sur la précision parce qu’il ne faudrait s’y perdre ! Ce serait dommage.

En effet, installé dans ce beau quartier (si on veut), je n’ai pas tardé à me faire remarquer…par la boutiquière. Oui ce n’était pas la chose la plus flatteuse de l’histoire, mais c’est plutôt ce qu’elle dit qui l’était. « Tu es trop gentil ! » Je fus surpris, car fraichement installé dans un quartier réputé pour l’irréprochabilité de l’éducation de ses occupants, je pensais faire bien peu à vrai dire. Dire bonjour et merci avait toujours été naturel chez nous. Visiblement dans ce quartier c’était des mots légendaires. On était tombé du mauvais côté de la barrière. Les gens nous traitaient de snobs, de fils à papa, d’enfants choyés. Parce qu’on avait l’audace de rappeler et de mettre en avant les bonnes manières. Si je disais par exemple que ce n’est pas normal de manger un plat de NDOLE – MIONDO en pleine route, le torse nu, on me reprenait énergiquement avec des propos qui remettaient violemment en cause la virilité des hommes (la mienne surtout). Si je disais que jouer aux cartes, fumer des pétards, aller avec des filles de joie et le vanter devant les plus jeunes était un manque manifeste et regrettable de moralité (sans vouloir commencer par condamner les actes en eux-mêmes), j’étais mis à l’écart de tout.

Oui, on ne peu pas changer seul des lieux où le vice est une vertu, où on ne vous dira Bonjour que pour savoir ou obtenir quelque chose de vous, où vous n’entendrez merci que si vous avez effectivement et complètement comblé un désir.

« Quand tu ne peux pas tu laisses ». Du coup on décide de ne saluer que ceux qui le méritent. De ne sourire qu’avec ceux qui en valent la peine. Mais tenez vous prêt car c’est une loi universelle, on ne quitte pas ces gens là ceux sont eux qui se réservent jalousement le droit de vous bannir ! Gare aux représailles !

C’est ainsi que renaitront regrettablement dame politesse, dame gentillesse, dame courtoisie, dame galanterie… vous les reconnaitrez toutes subitement trainées de force devant vous et utilisées grossièrement par vos prédateurs. Oui ! Car à ce moment ce sont des prédateurs et vous auriez tort de pas vous en apercevoir assez tôt. Parce qu’ils useront de tous les charmes de la cours des bonnes manières pour vous amener à baisser la garde. Pour ensuite frapper d’un coup fatal, marqué soit par des trahisons, par des révélations, par des coups montés, le ou par le chantage. Comment vont-ils procéder ? Vous subirez les attaques des grands « A ». « Amitié et Amour », pour les âmes solitaires en quête évidente de compassion, « Alcool », pour ceux qui ont le coup de coude rapide, « Argent », pour rassasier la cupidité de tous les fous des grandeurs. Ah oui, vous comprendrez que ce n’est pas si compliqué finalement d’imaginer des scénarii à la hauteur de certaines productions hollywoodiennes (clin d’œil à Desparate Housewives)

Les bonnes manières ont un pouvoir infiniment grand. Qu’on soit du bon ou du mauvais côté de la force. Ca reste un moyen efficace d’obtenir tout ce qu’on veut. Je suis à cheval sur les bonnes manières. Mais une bonne manière n’exclut pas une mauvaise humeur. Nous pouvons rester polis et courtois, mais encore plus froid qu’un glaçon. Pas besoin d’être chaleureux avec tout le monde. Et je peux assurer que ça marche (en tous ça pour moi ça court… Ils doivent être entrain de réfléchir à une parade !…). Ça garde les indésirables loin de nos « choses ». N’est ce pas ?!

Photo Source: http://carnetdemaman.blogspot.com/

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