« Tu es trop droit ! Tu es Yaoundè ? »
La morale et les bonnes manières, deux concepts de plus en plus adaptés et éméchés à l’heure actuelle avec l’émergence de la liberté d’opinion, voir le libertinage des prérogatives des uns et des autres. On n’en est à se demander s’il est si difficile que ça de voir des personnes bien élevés et réservées en 2014.Oui , les gens sont de plus en plus froids, dépourvus de toute retenue si bien qu’ils peuvent vous agresser verbalement à la première rencontre, à l’affut de la moindre faille pour vous montrer qui est le Boss… Ce constat, est fait en particulier à Douala ( oui , il faut le reconnaître ) pourtant la situation est très différente à Yaoundé, si bien que ses ressortissants provoquent toujours étonnement et stupéfaction à Douala à cause de leur manière d’être polis, réservés et attentifs à telle enseigne qu’ils ne tardent pas à être démasquer par les citoyens de la ville qui bouge ; on leur sert la phrase mythique : « Tu es Yaoundè n’est-ce pas ? ». A croire que le propre des Yaoundè (ressortissant du centre et personnes vivant à Yaoundé) est d’avoir cette politesse perçue comme une faiblesse, qui leur colle une étiquette.
Les sièges des différents pouvoirs exécutif et législatif sont à Ngola, ils sont peut – être perçus comme des causes de sécurité du comportement des ressortissants de la ville. Ils savent qu’ils ne peuvent pas faire tout ce qui leur chante à n’importe qui, car comme on dit souvent « on ne sait pas qui, connait qui… » Et en cas de retour ça peut être très compliqué de s’en sortir. Oui Yaoundé est le siège principal de toute l’administration et on y a le culte de l’administration pour demander des faveurs et autres bienfaits occultes ou non que peut procurer la structure en place « bonjour mon père, ma mère ton fils /ta fille a un problème…on fait comment ? ». Il va sans dire que, pour demander un service ou une douceur, il faut savoir comment caresser la personne dans le sens du poil, et pour un début, la première étape est de se servir de méthodes mielleuses pour l’amadouer…
La position centrale d’Ongola, au sein du Cameroun joue aussi sur le fait qu’elle n’accueille pas autant d’habitants que Douala par exemple qui est une ville côtière. Bien qu’il s’agisse de la capitale politique, elle ne jouit pas d’un degré d’ouverture à l’extérieur aussi fort que la ville côtière…Les populations y étant faiblement exposées à l’extérieur ne peuvent que conserver leurs habitudes d’antan, comme le savoir être en société, le respect des ainés et le respect des règles de bien séance ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose.
A ce titre, le berceau politique est comme la majeure partie des villes du territoire, un ensemble de villages. Cependant, ces villages ont toujours leurs autochtones qui sont en même temps des citadins. Cette double appartenance, permet aux uns et aux autres de ne pas oublier comment agir sans s’attirer divers maléfices gratuits (nous sommes en Afrique qu’on croit à ces choses-là ou pas il faut faire un genre) .Oui, le respect et la politesse sont de rigueur et les bonnes manières sont un acquis, cependant il n’empêchent pas l’Homme de passer du côté obscur de la force .N’ y a –t-il pas des malfrats de tout genre à Yaoundé comme partout ailleurs ? Les personnes qui ont l’air de vous caresser dans le sens du poil au premier abord, ne vous griffent – elles pas dès qu’elles le peuvent ?
En clair, les Yaoundè sont facilement identifiables à leurs manières d’être et de faire. Les valeurs qu’ils ont acquises sont dues à leur environnement qui les favorise. Toutefois, ils sont entièrement libres de leur actes comme tous les autres Camerounais, penser que le système en place les étouffe est déplacé voir insultant ! Le système joue juste son rôle d’arbitre, pour éviter un avènement de l’anarchie. Et puis même, ces Yaoundè sont-ils si droits que ça ? Ne dit-on pas que les roses ont aussi des épines ?
Photo Source: Wikipedia
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